Le narrateur (l’auteur ?) vient nous parler ici de son village, dans la Montagne, non loin de Beyrouth. Un rocher de sa Montagne porte un nom de personne ce qui l’intrigue. Sous forme d’une recherche historique, il va nous conter l’histoire de Tanios, le jeune garçon qui a donné son nom à ce rocher. Nous remontons alors 150 ans en arrière, du temps des Cheïkh et de l’occupation du Liban par l’Égypte. Une période trouble où les Puissants (France et Angleterre) se disputent le contrôle du Moyen Orient et l’accès entre l’Égypte du Pacha et les reste de l’empire Ottoman du Sultan.
Le cheick Francis est le maître incontesté de la région. Il est adoré de ses sujets et jouit d’une forte réputation de justice auprès des villageois qui le luit rendent bien : ils lui passent presque tout. Presque. Car le cheick Francis est un coureur de jupons invétéré. Toutes les filles et femmes du villages qui ont un peu de charme ont eu à subir ses avances. Ce n’est pas le doit de cuissage qui opère, mais à la mode de Don Juan, son charme et ses sollicitudes répétées arrivent toujours à leurs fins. La trop belle Lamia, femme de l’intendant, n’est donc pas la seule à subir la tentation. Et quand il lui naît un fils, Tanios, les langues vont bon train, sans pourtant avoir de certitudes. La vie du jeune Tanios va être à jamais marquée par la suspicion et les commérages qui entourent sa filiation.
C’est un très beau conte oriental que nous livre là Amin Maalouf. Encore une fois enrobé dans un texte qui laisse rêveur — et lui a valu le Goncourt en 1993 —. On se sent très vite transporté dans le village/ On vit au rythme des battements de cœur de Tanios. On rit et on pleure avec lui.
Amin Maalouf
Le Rocher de Tanios
Prix goncourt 1993
Grasset | Le Livre de Poche | ISBN 978-2253138914
Autre avis : Pétronille
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