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Archives pour novembre, 2005

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Les Chevaliers du Ciel

Ecrit par ALaure / lundi 28 novembre 2005

Les Chevaliers du CielJe suis allée voir Les chevaliers du ciel et je n’ai pas honte de le dire : j’ai adoré ! Bon d’accord, je reconnais que le scénario est un peu faible, mais de là à en rougir, non. Il s’agit d’une affaire d’espionnage à la française, qui mêle émergence de l’intégrisme islamique et complots politiciens. C’est assez bien amené, mais ça n’est pas l’intrigue du siècle. Maintenant qu’on a traité ce point, passons aux bons côtés.

Le plus impressionnant dans ce film, ce sont évidemment les scènes aériennes. Pour qui a déjà piloté, c’est extra, on se sent décoller de son siège et on sent les accélérations, comme si on y était. Pour qui n’a pas eu ce privilège, je pense honnêtement que ça reste un grand spectacle. La mise en scène est vraiment soignée et rien dans ne semble faux ou truqué. Voilà pour le côté show. Ensuite les acteurs ne sont pas mauvais. Un grand bravo à Clovis Cornillac qui encore une fois tire parfaitement son épingle du jeu. On en viendrait presque à aimer les machos 😉

A part ça, c’est très frenchy. Dassault Aviation, est très présent et c’est tant mieux. Après tout, en France, on sait faire des machines superbes, qui volent toujours plus vite, plus haut et sont plus performantes que les autres. Autant que ça se sache. Je garde un souvenir impérissable de la visite de l’usine Dassault d’Argenteuil que j’ai faite il y a bientôt 3 ans par exemple. Mais pour l’anecdote, le film est aussi très largement sponsorisé par Apple. Si j’étais mauvaise langue, je dirais qu’on voit presque plus de macs (et pas mecs) que d’avions ! Il y a même un pilote dont le nom de guerre est iPod, le premier pilote monté avec lecteur MP3 de série 😀 il y a aussi Porche qui arrive troisième, position honorable dans la course au placement de produit.

Le plus bel âge

Ecrit par ALaure / samedi 26 novembre 2005

Je viens de mettre les pieds définitivement dans mon deuxième quart de siècle. J’ai 26 ans, et alors ? Alors l’année dernière à la même époque, j’étais aux 36ème dessous. Ma première grosse déprime. A me demander ce que je fais sur terre, dans une ville que je déteste, un boulot de merde, des collègues (à part une ou deux exceptions) à vous faire regretter le bon temps du chômage tellement ils « en tiennent une couche » (comme on dit dans la Loire), et d’énormes problèmes de couple. Et je ne vous parle que des facteurs extérieurs. Je tais les « j’me sens pas belle », « j’ai rien fait d’ma vie » et autre « j’suis vieille » d’une voix lamentable.

Bref, j’ai remonté la pente et cette année, un petit coup de blues la veille et hop ! on n’en parle plus. J’ai amené des viennoiseries au bureau, les collègues étaient ravis. J’ai eu des fleurs au bureau, plein de messages vraiment sympa, une quantité de cadeaux, une grosse bouffe avec plein de collègues et une autre grosse bouffe avec des copains. Tout va pour le mieux. Mais alors pourquoi ce malaise l’année dernière ?

J’en ai parlé à d’autres et il ressort que je suis loin d’être la seule. Apparemment, c’est une mode de ma génération qui fait qu’entre 25 et 35 ans, les gens se font leur crise de la trentaine. Ecoutez donc Bon anniversaire de Bénabar ou Ally Mc Beal de Yvan Marc. Ou alors allez donc voir Les poupées russes ou J’me sens pas belle. 30 ans, c’est l’âge du bilan. On se demande où on en est, ce qu’on a fait, ce qu’il nous reste à faire. Et souvent, on a quelque peu bifurqué de la voie qu’on imaginait toute tracée au sortir de l’adolescence. Et ça rate rarement : ça fout un coup au moral !

Mais alors ? Quel est le plus bel âge ? Certains disent « c’était avant : quand on était étudiants et insouciants », d’autres « Tu verras plus tard, quand tu verras grandir tes enfants, c’est génial » ou encore « Voir grandir ses petit-enfnast, c’est vraiment la plus belle joie imaginable ». Oui, d’accord, si vous voulez. En tout cas, le plus bel âge, ce n’est pas 30 ans. Faisons un bref tour d’horizon.

Avant 15 ans, pas grand chose à dire, on est trop occupé à apprendre. A marcher, à parler, à dire « bonjour Madame », « merci », « au revoir Monsieur », à écrire, à compter, à lire, à parler anglais, à résoudre des équations, à envoyer promener ses parents, où est la Géorgie, qui était ce satané Bonaparte, à se prendre un râteau, à embrasser, à mentir, à tricher. On apprend encore et toujours. On apprend à devenir adulte. Et pendant ce temps, on a des boutons plein la figure, trop de formes là où on n’en voudrait pas, si peu où on en rêverait. On rêve du jour où on quittera la maison et qu’on volera de ses propres ailes. Ou alors on regrette amèrement le temps où on pouvait encore se cacher dans les jupes de sa mère.

Assez vite arrive la tranche 15-18 ans. Adorée des banquiers, modistes et maintenant des opérateurs téléphoniques. Détestée des parents (et sûrement des profs). Là on ne sait faire qu’une chose : dire non (de nos jours c’est « j’suis vénère ! »). Non à quoi ? On ne sait pas, mais ça sonne bien et surtout, surtout, ça fait hurler papa et maman ! Certains roulent leurs premiers (ou pas si premiers que ça) joints d’autres déroulent leur premiers préservatifs. Génération Sida, là y a de quoi être vénère. Mais là encore, c’est dur de dire que c’est le plus bel âge.

Après 18 ans et jusqu’à 25 ans, vient l’émancipation. Les plus chanceux vont à la fac. Les fameuses années en or de l’étudiant. Emancipation des garçons qui deviennent officiellement adultes (enfin, sur le papier au moins). Emancipation de la femme qui finit par accepter ses formes. Pas un rond, mais plus les parents sur le dos non plus, ça compense. Des bringues d’enfer, des profs pas trop regardant sur l’absentéisme, toujours autant de joints, mais toujours aussi peu de fric. Dans cette même période, on finit ses études, on goûte aux joies du chômage. Sida et chômage, je trouve que les dieux nous font payer un peu cher la mini révolution de nos parents. C’est bien beau de pouvoir voter et de voler de ses propres ailes, mais on a toujours aussi peu de tunes. Mais on sent quand même monter l’envie de devenir un bon petit consommateur. Pour ceux qui trouvent un job, c’est trop souvent alimentaire.

Autour de 30 ans, comme je le disais, on gagne sa vie, masi on en fait rien d’autre. Plus le temps de sortir, bosser ça fatigue, et puis après minuit le carrosse se transforme en citrouille (à Paris, ça veut dire : « plus de métro ! »), et en plus le lendemain faut se lever pour retourner bosser. Non vraiment, ça vaut pas le coup d’aller en boîte. Quoi on se fait vieux ? On se cherche des excuses ??? Nonnnn !!! Enfin… si. Un peu… Mais bon, le jeune patron est souvent moins compréhensif que le vieux prof de fac. Et puis le bilan est maigre. Tu voulais un job génial et t’es loin d’être sans reproche face à ton job. Tu voulais une femme et des enfants. Pas de chance, en général si t’as l’un, t’as pas l’autre. Et certains cherchent encore leur « Petite Ally », la dernière poupée gigogne, celle qui ne demandera pas le divorce. Non vraiment, 30 ans, c’est pas terrible.

Le cap de la quarantaine semble un peu plus facile à doubler. On a enfin une famille, et plus seulement un foyer fiscal. Mais les enfants qu’on avait voulu si fort… ils commencent à dire non et veulent choisir le programme télé, les ingrats. Et on oublie qu’on a eu leur âge. On court du banquier (le grand va passer la conduite accompagnée) à la psychologue (la petite dernière vient d’embrasser son premier petit copain) en passant par le sophrologue et le cours de yoga (notre cher mari vient de se voir refuser une promotion en faveur d’une blonde. Une blondasse, tu te rends compte ?!) Les femmes ont muté en mères, plus moyen de faire machine arrière, elles sont absorbées dans leur rôle, et elles jouent sur tous les tons. Les hommes deviennent carriéristes pour échapper aux scènes de ménage. « C’est moi qui fait toujours tout ici ! » est sur toutes les lèvres. Vivement la retraite !

La retraite, pourtant, ce n’est pas pour tout de suite. Avant de l’atteindre, il faut franchir avec brio la crise de la cinquantaine. Madame change de couleur tous les mois. Monsieur zieute les femmes de la moitié de son âge avec un regard d’obèse au régime. On se connaît par cœur, à quoi bon. Les enfants sont partis de la maison et ne pensent à revenir que quand le sac de linge sale devient vraiment trop encombrant. Et en plus ils viennent avec leur petite-amie et son linge sale à elle aussi. Comme si on n’avait que ça à faire ??? Pour couronner le tout, la belle mécanique qui ne vous à jamais fait défaut commence à donner des signes de fatigue. On doit changer de lunettes, et d’alimentation. Non, vraiment vivement la retraite !

Et quand enfin elle arrive, on commence à se demander ce qu’on va faire. Cette fois il faut changer des pièces. Remettre de l’huile dans le moteur ne suffit plus. Un genou, une épaule, l’arthrose s’installe. Les enfants ont leurs propres enfants et essayent de nous les refiler pour aller en vacances. En même temps, ça refait du monde à la maison, c’est bien aussi. Les lego bien rangés au grenier resservent, la « cabane du jardin » retrouve une deuxième jeunesse, et nous aussi finalement. Le plus bel âge ? Pour mourir, peut-être.

Et si finalement le plaisir n’était pas dans un âge en particulier mais dans l’enchaînement de toute ces étapes ? Surtout quand on peut partager tout ça avec d’autres. Un, deux ou plusieurs, peu importe finalement. Peu importe que nos parents nous aient donné une adolescence qu’on aurait voulu autre, quand on les voit tout fier le jour de nos noces. Peu importe que l’enfantement soit si douloureux quand on prend dans ses bras le fils de son fils. A la fin, on retient les grandes joies et les petits bonheurs et on oublie les chutes, les aigreurs, les renoncements.

C’est ça pour moi le plus bel âge. Celui où il ne reste que le meilleur.

Rencontre

Ecrit par ALaure / vendredi 25 novembre 2005

Il y a quelque chose de magique dans les rencontres impromptues que l’on fait. Un jour dans un bus, à Sydney, il y a déjà longtemps, j’ai rencontré un ancien joueur des All Blacks. Un autre jour, dans un autre bus, à Paris, j’ai vu un anglais so british, un peu poète, très poli et vraiment soul. Le type racontait à toutes les dames autour de lui qu’il les aimait. Que toutes les femmes sont belles et que la France est un pays merveilleux où les femmes sont belles, le pain et le fromage extra et le vin… divin !

Aujourd’hui, dans le métro, c’est une jeune femme qui m’a intriguée. Elle ne paye pas de mine : la quarantaine, blonde, très peu maquillée, une veste noire un peu sport. Pas de parfum, mais une vague odeur de tabac dans l’haleine, les mains nerveuses.

Un homme est monté avec son chien, un énorme Saint Bernard muselé. Sur ordre de son maître, le chien se couche, mais sur les pieds de ma voisine. Le maître s’excuse et elle lui dit de n’en rien faire. Elle est au contraire très contente de la présence rassurante du chien, « au moins on ne m’agressera pas aujourd’hui », nous dit-elle. De là, elle s’est lancé dans un quasi monologue pour me raconter (à moi, parfaite inconnue) sa mésaventure de la veille, que je m’empresse de vous compter.

Dans le métro, hier, un jeune homme s’est placé en face d’elle. Elle, gênée par sa présence, finit par bouger. De là, elle sent une gêne dans son dos, où est son sac à main. Derrière, un autre jeune la regarde bizarrement. Elle lui demande quel est le problème et s’aperçoit qu’il a son portable dans les mains. Elle ne se démonte pas et sans trop réfléchir lui dit « Oh la ! C’est mon portable ça ! Tu me le rends vite fait ! »

Le pique-pocket fait mine de lever la main pour la frapper… et c’est le drame ! En moins de temps qu’il n’en faut pour le dactylographier, le mec se retrouve l’épaule déboîtée et la moitié du wagon morte de rire. Le prédateur est devenu victime et ma voisine lui dit : « La prochaine fois que tu lèves la main sur une jeune femme sans défense, ou que tu essayes de lui piquer son portable (avec forfait millenium, merde !) demande lui donc avant son niveau de karaté ! »

J’aime cette petite anecdote parce que le sexe est peut-être faible, mais le sang est chaud 😉 On oublie un peu trop souvent que blonde ne rime pas toujours avec « un bébé dans le micro-onde » et que les arts martiaux ne sont pas le seul apanage des hommes. Ce n’est pas pour rien que légalement, une licence de karaté équivaut à porter une arme blanche.