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Archives pour juillet 19th, 2004

Le microsystème de l’ANPE

Ecrit par ALaure / lundi 19 juillet 2004

J’ai perdu une demi-heure à l’ANPE ce matin et à nouveau trois quarts d’heure cette après midi. Deux ou trois constats. D’abord, si l’ANPE était une entreprise privée et non un service public, je me dis qu’il n’y aurait plus guère d’employés ou alors que la concurrence aurait vite fait de bouffer tout ce monde là… Quand on voit la compétence (incompétence) des gens qui y travaillent, leur degré d’efficacité (inefficacité) et la (non) gestion générale d’une agence, on se dit que ce sont bien des fonctionnaires*. Fonctionnaire au sens péjoratif du terme : ces gens qui ont la sécurité de l’emploi mais aucun challenge à réaliser. Pourquoi faire un quart d’heure de plus, qui ne sera pas payé ? Pourquoi faire son boulot à fond si on est payé comme les autres au bout du compte et ce pendant 5 ans, sans augmentation négociable ? Finalement, le vrai service public rendu c’est d’employer tout ce monde-là qui est inadapté en secteur privé…Ou alors j’idéalise le privé ?

Bref, tout ça pour dire que le temps moyen passé par les agents est de 20 minutes par personne. Avec 3 agents l’après midi, ça fait pas lourd comme rendement. J’ai attendu 50 minutes pour un papier qui mets 5 minutes chrono à être rempli, même parle plus inexpérimenté (pour ne pas dire incompétent) des stagiaires pour peu qu’il sache lire… Coup de bol pour moi, la personne qui avait autorité pour signer était encore là.

Mais quand on voit les gens qui font appel aux services ANPE on se dit que ce sont plus des assistantes sociales les femmes de l’accueil. Quand on voit passer toute la misère de France par son box, on ne doit pas être motivé tous les jours. La jeune fille de moins de 18 ans, débraillée, qui vient avec sa poussette trouver un petit job pour faire manger sa fille. La jeune qui vient avec sa mère pour trouver un job d’éducatrice. L’immigré de plus de 50 ans qui a presque perdu son accent slave depuis le temps qu’il est en France, qui peux et veux tout faire mais n’a aucun diplôme pour le prouver. La jeune fille diplômée de CAP qui veut un job de serveuse, a tout appris à l’école ou en alternance mais n’as pas de vraie expérience et la conseillère qui lui répond « il faut 2 ans d’expérience là et pour celui là c’est réservé aux handicapés ou au chômeurs de plus de 2 ans ». Un sacré paquet de jeunes femmes. Il vaut presque mieux être estropié que femme dans cette société. C’est ça la crise…

(*) Je connais pas mal de fonctionnaires de l’Education Nationale, ou employés des administrations (famille, amis, proches) alors la (le) secrétaire qui est en congé maladie pour un rien 3 mois par an et qu’on ne peut pas virer, (le) la collègue qui fait chier son monde pour avoir son fils dans sa classe même si elle (il) est incapable de tenir le niveau mettant ainsi les collègues dans la mouise, l’agent qui ne veux pas bosser parce que dans deux ans, il (elle) est retraite et n’a plus rien à gagner, les gens compétents à qui on refuse une mutation parce qu’on a trop peur de les perdre, l’instit qui fait grève pour pas se taper les élèves des collègues grévistes, l’infirmièr(e) qui refuse les gardes de nuit en internat et les forcats du boulot qui ont un peu de conscience professionelle et qui couvrent l’incompétence des collègues en heure sup’ pas payées, les profs qui s’équipent en HiFi auprès des caïd-dealers de leurs élèves, je sais (malheureusement) un peu de quoi je parle