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Je ne vais pas tarder à retourner travailler. Les congés maternité ne sont malheureusement pas éternels ! Moi qui abhorrait l’oisiveté, j’avais fini par y prendre goût. Je me remémore doucement mes projets professionnels. C’est aussi l’occasion de se remettre un tant soit peu en question. Suis-je épanouie dans mon job ? Ce que je fait me plait-il toujours ? En quoi l’arrivée de Pierre va-t’elle changer mon rythme de vie et l’alternance vie professionelle / vie personnelle ? En quoi les choix professionnels de mon conjoint impactent-ils ma vie et mes choix à moi ?

Bref, dois-je songer à me réorienter et si oui, vers quels secteur ? J’ai eu à ce propos une discussion très intéressante avec mon homme. En caricaturant légèrement, il m’a dit « Et pourquoi pas bosser dans le porno ?! ». Dis comme ça, ça peut surprendre. Encore que quand on le connaît… Et pourtant c’est très logique. Détails d’un raisonnement alambiqué…

Notre boulot à nous, c’est l’informatique. Pas Word et Excel comme on me demande souvent. Disons plutôt les sites webs, les réseaux, le paramétrage de progiciels, bref, la base de notre métier, c’est la technique. Moi je tape dans la première catégorie et mon conjoint dans la dernière. Il a travaillé un an chez un motoriste internet pour faire un site de commerce électronique ou de vente en ligne si vous préférez. Il a toujours été passionné des avancées techniques du web et aime faire de la veille technologique. Il connaît donc beaucoup de détails et de concepts que j’ignore tels que « le porno a énormément fait progresser le web ». Et moi qui croyait naïvement que c’était l’armée qui avait financé les débuts de notre brave Internet. Que nenni ! Apparemment, on devrait plus à Rocco Siffredi qu’à Michèle Alliot Marie.

Depuis le temps du minitel rose et des cassettes VHS, les réseaux pornographiques ont un peu évolué. On est passé sur Internet et on a voulu récupérer et faire payer les utilisateurs du bon vieux minitel rose. Les service de paiement en ligne sont apparus. Ensuite, on a voulu inclure des vidéos et on a inventé le streaming : le flux d’images. Sont également apparu en premier chez les pornographes, les plates-formes de téléchargement. Et pour stocker toutes ces jolies vidéos, des fermes de serveurs immenses. Tout naturellement, comme les ennuyés, les pervers et autres lubriques ne raquaient pas encore assez on a inventé la publicité sur le web. Les bandeaux, les annonces, les animations flashes, tout est bon pour faire cracher au bassinet.

Bref, en résumé, il y a toujours eu des consommateurs de sexe, et il y a toujours eu des gens pour les faire payer leurs consommations. Et comme la quête de la poule aux œufs d’or est un excellent moteur, y compris technologique, ces petits malins ont suivi le filon Internet avec beaucoup d’intérêt. Suffisamment pour investir et faire grandement avancer le chmilblique. Donc la prochaine fois que vous allez voir la vidéo de votre clip préféré, que vous suivez une lien publicitaire de chez Allociné ou que vous payez un bouquin chez Amazon, ayez une pensée émue pour Clara Morgane et ses copines 😉

Écrit par ALaure, le vendredi 2 novembre 2007 à 0:24|.