Deux jumeaux naissent dans un village du Berry au XIX ème siècle. Les deux bessons comme on dit dans la région, vont grandir ensemble, inséparables malgré les conseils pourtant avisés de la sage-femme qui les met au monde. Au fil des années, l’amour fraternel qui les lie ne cesse de croître. Il est unique et rien ne semble pouvoir le rompre. Pourtant un dicton berrichon prédit que de si deux bessons sont trop liés d’amitié, l’un devra périr pour laisser vivre l’autre. En sera-t’il de même pour Sylvain et Landry les bessons, quand leur chemin va croiser celui de Fanchon, le petite Fadette ? Car en Berry on croit encore aux sorcières, au farfadets et aux follets, les fadets. Et cette fille si différente n’est-elle pas un peu sorcière ?
C’est la fable que nous conte ici George Sand. Une fable pleine d’humanisme, de bon sens paysan et d’amour. L’amour filial, l’amour fraternel, l’amour de Dieu mais surtout l’amour entre les hommes et les femmes. L’auteur nous ouvre son cœur, dévoile quelques pans de son enfance singulière sous les traits de Fanchon. Elle nous prouve surtout comme elle aime ses paysans berrichons dont le bon sens, et surtout le sens de la justice fait honneur. On ne peut pas ne pas développer une tendresse pour le père Barbeau et le père Caillot, les deux amis qui vont guider les bessons vers l’âge adulte, leur enseigner le goût du travail bien fait et la fierté des métiers de la terre.
Alors bien sûr, le texte est en français du XIXème siècle. Il est d’ailleurs assez singulier de constater comme la langue a évolué en moins de deux siècles. Par exemple, on n’utilise plus de tournures telles que « essy » ou « mêmement ». Les expressions sont différentes et Sand ajoute même quelques touches de patois pour mieux nous faire sentir son attachement à sa terre natale. Elle alterne le tutoiement et le vouvoiement pour distinguer les sentiments qui passent entre ses personnages et on est un peu étonnés d’entendre raisonner ces paysans comme des bourgeois. Comme l’indique Geneviève Van den Bogaert en préface, il est bien évident que pour vendre son œuvre à Paris, Sand a dû adapter son texte aux lecteurs. Mais on le lui pardonne bien volontiers tellement le roman est agréable et plein de finesse.
La petite Fadette
George Sand | 1848
Garnier – Flammarion | ISBN 2-08-0701555-X
Si vous avez aimé ce roman ou si vous voulez découvrir Sand, je vous conseille également La Ville Noire, un roman sur les coutelleries de Thiers à ne pas manquer pour un auvergnat.
2 commentaires pour “La Petite Fadette”
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Quelque chose à dire ?
salut. quelle agréable surprise de voir que tu as repris ton blog. bon j’ai pas encore tout lu mais en « feuilletant » j’ai vu que tu as lu » la petite fadette ». Et là une question mais comment cela se fait-il que tu ne l’ais pas lu avant. bon d’accord le faite d’être Berrichonne aide peut-être la découverte de la dame de Nohant .
En tout cas si tu as aimé ce roman champêtre elle en a écrit bien d’autre ( moi j’aime bien La Marre au diable et François Le Champi ( c’est très Romantique) ) et sinon comme tu as du te renseigner elle a aussi fait des romans d’initiation, des correspondances ( Flaubert, Musset …) du théâtres et c’était aussi une artiste. En livre je te conseille Les maîtres Sonneurs ( ça c’est bien d’ cheu nous) Consuelo ( en 2 parties en faite)( Kleenex obligatoires tellement c’est beau et aussi qq notions de franc-maçonnerie) et pour Pierre : Comtes d’une grand’mère.
Et à votre prochaine visite dans l’Indre : la vallée Noire, Nohant : sa maison et le petit théâtre des marionnettes et le village de Gargilesse où elle a eu une maison.
enfin bon peut-être que je suis un peu à fond là.
Par contre évite de critiquer les follets et autres fafadets … la campagne berrichonne est encore très vivante et les sorcières, rebouteux et passeux de feu sont encore bien présents même s’ils sont en voie de disparition.
Écrit par AL, le jeudi 8 novembre 2007
Je ne manquerai pas de faire un tour dans ces lieux. Tu te remaries quand ? 😉
Sinon, pour moi Gargilesse, c’était plus Florent Marchet que George Sand, mais chacun son truc 😀
Écrit par ALaure, le vendredi 9 novembre 2007